Voilà une question qui risque d'en étonner plus d'un ou plus d'une. J'ai utilisé un titre gentiment provoquant pour attirer votre attention et ouvrir le débat. En faite répondre à cette question est devenu primordial pour le bon usage des outils sociaux numérisés et leurs synchronisations entre les différents acteurs et leurs intentions. Selon mes observations depuis 2005, les réseaux sociaux numérisés ne sont pas que de simples outils de la panoplie des médias sociaux.
Ils sont les espaces les plus importants dans une stratégie relationnelle personnalisée que ne devrait jamais oublier de construire une entreprise ou une collectivité, petite ou grande. Les réseaux sociaux numérisés sont les plus importants car ils ont été développé pour ceux qui sont les importants pour vous : les humains, leurs relations, leurs attitudes et leurs comportements. Les autres outils des médias sociaux sont souvent orientés informations, Marques et environnement entreprises et collectivités. Les réseaux sociaux numérisés permettent d'écouter, de découvrir, de parler et d'ouvrir le dialogue avec les humains aux 4 coins du monde comme avec ceux à coté de chez vous. Et cette possibilité de construction de liens relationnels n'a jamais été possible avec autant de puissance dans aucun siècle auparavant. Il serait donc dommage d'en limiter le champ des possibles à seulement un copier/coller d'usages métiers issus du passé même revisités par quelques
idées de modernisme numérisé.
Chaque métier aimerait bien que les réseaux sociaux soit une extension ou une évolution de son métier. Cela devient un enjeu de pouvoir et de conservation de l'emploi. Une lutte de pouvoir entraînant ses acteurs à l'opposé des fondamentaux des réseaux sociaux. Par exemple chacun dans les secteurs de la communication, de la presse, de l'informatique, du commerce, du marketing, ou encore des ressources humaines....se pense plus légitime que les autres dans la compréhension d'un nouveau phénomène dont personne n'a de référence ni dans sa formation, ni dans son expérience. Chacun bataille et influence pour entretenir son ascendant sur un savoir-faire dont le passé ne nous renseigne peu et nous oblige à apprendre en avançant tout
en testant et en corrigeant notre compréhension naissante. Certains professionnel croit même voir dans les réseaux sociaux numérisés le nouvel eldorado qui leurs permettra de réduire les coûts ou les délais pour exercer son métier. D'un autre coté beaucoup de dirigeants d'entreprises voient dans les réseaux sociaux numérisés une source de déstabilisation des organisations et de la productivité. Ces réactions d'excitations ou d'inquiétudes sont bien naturelles lorsque se présente une période sans comparaison d'innovation relationnelle. Mais avons nous le choix ? Avons nous le pouvoir d'empêcher que l'évolution continue ?
L'histoire nous montre que chaque fois qu'une époque d'application d'une invention fondamentale commence nous retrouvons les mêmes comportements sociétaux. Michel SERRES appelle, celle que nous vivons actuellement :
la 3 ième révolution humanitaire. C'est pour dire que ces effets sont bien plus profonds et changeants que notre simple perception individuelle. Mais selon mon expérience depuis 1997 des espaces numérisés et depuis 2005 tout particulièrement axée sur les espaces des réseaux sociaux, j'ai constaté que ceux ci avaient leurs propres spécificités d'évolution. Et que cela menait à limiter leurs efficacités, en les considérant seulement comme une évolution d'un ancien métier ou d'une organisation sociétale du siècle dernier. Nous avons plus à gagner à travailler en mode Co-réalisation qu'en posture d'opposition. Les réseaux sociaux numérisés nous changent de paradigme et inversent le sens du pouvoir de la relation qui auparavant était verticale et descendant pour devenir aujourd'hui horizontale et ascendant. Le pouvoir grâce aux outils numériques passe progressivement du coté de l'humain connecté citoyen consommateur numérisé.
Les changements induits par les réseaux sociaux numérisés souvent insuffisamment mesurés par les uns qui parfois en espèrent de trop ou par les autres qui s'empressent de construire de forteresses, sont comme l'iceberg, nous n'en voyons que la partie non immergée. La partie la plus importante de la compréhension ne s'est pas encore révélée pour certaines personnes dans le monde. Bien sûr je ne parle pas du continent américain qui produit déjà 25 % de son PIB avec l'économie du numérique (*), ni de certaines villes d'Inde ou de Chine, devenus en moins de 10 ans les championnes mondiales des services numérisés, mais plutôt de nos pays traditionalistes. De nos pays d'Europe dont l'histoire de la gloire a été longtemps un avantage, et qui devient sur le chemin d'un nouveau monde, un inconvénient, nous empêchant de voir l'évolution en cours et de construire ensemble notre nouvel avenir. Encore trop de personne en Europe rigidifient leurs positions fondées sur la certitude que le passé revient toujours et que nous avons juste à le moderniser un peu.
Ce phénomène sociétale de reproduction du passé ne se produira pas dans le 21 ième siécle compte tenu des forces simultanées et convergentes des nouvelles technologies, de l'émergence de la puissance des nouveaux pays, de l'état écologique de la planète..... Chaque fois que j'interviens dans une mission d'accompagnement vers le numérique, lors de conférences, où auprès d'étudiants, je ne manque jamais, avant de commencer, de refaire un point sur les enjeux mondiaux du numérique. Une compréhension objective des enjeux du numérique permet à chacun de prendre ses décisions en connaissance de cause plutôt que de demeurer soit en posture d'utopie, d'attentiste ou pire encore d'anxiété face à un siècle qui nous ouvre un nouveau champ des possibles positifs comme aucun siècle auparavant.
En conclusion, je vous propose qu'ensemble nous rendions aux humains des 4 coins du monde leurs places centrales dans les réseaux sociaux numérisés avant que se soient eux qui la prenne en oubliant les liens avec tous les autres acteurs professionnels ou sociétaux avec lesquels ils cohabitent.
Comme à mon habitude, ce billet ouvre au dialogue aussi dans les réseaux sociaux comme
Facebook,
Googleplus, Twitter ou encore Viadéo. Si le billet vous plait n'hésitez pas à abuser sans modération :) des tags sociaux et à transmettre le lien à vos amis réseaux.
La conférence en vidéo de Michel SERRES (accès gratuit et en Français)
(*) La France 3,8% du PIB